Ah ça émettra, ça émettra! Tel aurait pu être le mot d'ordre des
télévisions associatives qui, en ce 14 juillet, sont parties, symboliquement, à l'assaut de «la Bastille audiovisuelle». Hier, à partir de midi, une dizaine de ces «sans-antenne» les télés non autorisées par le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) ont diffusé clandestinement leurs programmes à Paris et en province. Unis au sein de la Coordination des Médias libres (1) créée le 8 mai dernier, ces pirates cathodiques entendaient ainsi mettre le CSA devant la réalité de leurs émissions. Et manifester en même temps leur désaccord avec le projet de loi Trautmann. La journée devait se conclure hier soir par une manifestation devant le ministère de la Culture et de la Communication, où les déçus du paysage audiovisuel étaient invités à déposer leur téléviseur en signe de protestation.
«A but non lucratif». Les revendications des Médias libres: la reconnaissance d'un «tiers secteur audiovisuel» qui, selon eux, devrait trouver sa place au côté des télés commerciales et publiques. Cette nouvelle catégorie serait financée par un «fonds de soutien à l'expression audiovisuelle» et bénéficierait de fréquences attribuées d'office. Actuellement, sur Paris, les autorisations temporaires de diffusion délivrées aux associations sont bloquées par le CSA, qui réfléchit au lancement d'un appel d'offres, suite à la candidature du groupe Amaury (le Parisien) à une télévision locale permanente. Le CSA suggère aux associations de