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Libération

Un magazine «féminin pas féministe». «Divine» joue la carte de la proximité avec les hommes et la rue.

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publié le 15 juillet 1999 à 23h54

Elle a débarqué avec son ordinateur il y a quelques mois. L'a

installé sur ce bureau, unique meuble de la pièce. Au mur, quelques clichés de jolies filles et un tableau blanc où sont griffonnés, au feutre, des titres de rubriques et d'articles. Une première image de ce que l'on confectionne ici: Divine. «Un magazine féminin pluriculturel et urbain pour les 20-25 ans», explique aujourd'hui Karine Saporo, rédactrice en chef de ces pages toutes fraîches, en kiosques dès la semaine prochaine. Un mensuel censé mettre à nu la mode, parler aux jeunes filles de toutes les cultures, et défini en une pirouette verbale comme un «féminin pas féministe». En clair, un magazine qui «n'est pas antimecs comme la plupart des autres féminins, qui garde les acquis du combat féministe, mais veut aller de l'avant», précise la journaliste du haut de sa trentaine d'années.

Petit extrait du sommaire du numéro un: on attaque avec une rubrique «Discussion de garçons, discussion de filles», vraie petite séance sur le divan pour mettre à plat les différences, suivie d'une séquence «Vous allez en entendre parler» ­ du prochain match de foot ou du dernier jeu vidéo. Une façon pour les jeunes filles de comprendre les loisirs si étranges de ces messieurs. Ce qui change un peu du sempiternel «Comment larguer votre mec ou se venger de lui s'il vous a trompée». Exit aussi les photos de mannequins longilignes et pulpeuses. Divine photographie les jeunes filles de la rue, de toutes origines. «Les magazines actuels