. L'univers de l'écrivain Philip K. Dick, les angoisses futuristes
sur la mémoire et les robots, méritait bien une série télé, après avoir donné vie au grand écran, entre autres, à Blade Runner et à Total Recall. Total Recall 2070 n'est pas qu'une suite du film sans Schwarzie, mais un polar S.F. classique, sous influence K. Dick, plaisant à suivre. L'inspecteur entêté, David Hume, est joué par Michael Easton, soit David Duchovny mâtiné de Keanu Reeves, en plus expressif heureusement. Il démêle des intrigues compliquées à souhait, avec des androïdes qui se mettent à tuer alors que ce n'est pas prévu dans le logiciel, des voyages virtuels, et une société, Rekall, manipule tout dans un monde qui se barre en charpie, à commencer par la nature, détruite un jour par on ne sait quel cataclysme. David Hume perd d'emblée un de ses vieux collègues, tué par un robot déviant et doit se coltiner un remplaçant, tellement glaçant qu'on le soupçonne d'être un androïde. Les effets spéciaux sont irréprochables et le paquet a été mis sur les décors. Pourtant, le parti pris visuel de l'ensemble déçoit. Les même rues que Blade Runner sous la pluie, une lumière sous-exposée en permanence, de la violence trop esthétisée et une musique sortie de X Files: c'est mode mais déjà trop vu. Autre tendance agaçante, ici à son apogée, les intérieurs mi-bunker mi-cathédrale gothique truffés de kitscheries, les costumes seventies jusqu'au costard-cravate (on est censé être en 2070), et les murs crades et sui