«Notes de voyage: Dick Annegarn. Itinérant», documentaire. France
3, à 1h 15. Se caler pendant près d'une heure dans le sillage de Dick Annegarn, c'est accepter de prendre son temps. Le héros néerlandais de la chanson française a patienté pendant des années pour que son heure revienne, et maintenant que la télévision, dont il avait quelque peu disparu pendant vingt ans, lui consacre un 52 minutes, il n'était pas question de lui imposer un autre rythme que le sien. Avec un sens assez plat de l'illustration (en particulier sur les terribles tentatives de clip), l'équipe de Laurent Barthélémy, qui est parti retrouver le chanteur de Bruxelles dans sa résidence lilloise, se laisse ainsi porter au gré des voyages par les sinuosités d'une conversation aussi riche que rêveuse. Dick Annegarn «vend du vent», et le dit avec plaisir, parce que c'est une tradition qu'il défend. Pendant quelques années, il s'est imaginé pouvoir s'ouvrir le monde en vivant de son petit commerce littéraire, dans la tradition des grands aventuriers marchands de son pays. Côté finances, l'entreprise a périclité, mais l'auteur du Bébé Eléphant (qui, soit dit en passant, s'habille encore comme l'as de pique) a retrouvé dans le paysage de la chanson française une place à part de bluesman migrant bougon et farfelu. «Tous ces voyages, dit-il, c'est éventuellement pour m'installer ailleurs. J'ai pas de famille.» Avant d'échouer à New York qu'il a découvert l'hiver dernier pour l'enregistrement de son album, on se fa