Qu'on soit super-intervieweuse ou pas, quand on a les époux Tiberi
en face de soi à la télé, on est désormais condamnée à jouer guignol. Leurs marionnettes les ont mangés. Chacune de leurs apparitions, en chair ou en latex, ne fait qu'ajouter un épisode à la telenovela parisienne, sans éclairer l'enquête en cours. Ruth Elkrief, dimanche sur TF1, a beau brandir son stylo inutile, soutenir son menton comme un bout de marbre, aiguiser ses perpétuels sourires croqueurs et plisser ses yeux noirs, rien n'y fait: la femme Tiberi, «Xavière», écrase toute idée de sérieux. L'entretien a eu lieu le jeudi. Jean, le mari maire, est en direct sur le plateau. Il réagira ensuite. Première question: «Comment est-ce qu'on vit votre situation? On a envie de tout plaquer? De parler? De prendre sa revanche?» Question people, mi-psy mi-show, qui donne le ton, confident. Xavière répond, très Phèdre: «Comme dans l'Ancien Testament, je voulais garder un bâillon sur la bouche tant que l'ennemi était devant moi. Mais je vois qu'à travers moi, c'est mon mari qu'on veut démolir!» Sa voix vibre. Elkrief plisse à mort. Un plan large dévoile les câbles, l'écran de contrôle, le dispositif, comme pour nous faire entrer sur le plateau. C'est un péplum, coproduction TF1 et Canal +, qu'on tourne: Tiberiade, ou le martyre médiatique de sainte Xavière. Moteur! «Je me regarde dans la glace tous les matins"» Gros plan sur sa main froissée, ornée d'un gros camée. A voix rauque, elle poursuit: «Au début, j'ai dit