Mercredi, le Nouvel Observateur va faire son cinéma, avec un nouveau
mensuel spécialisé, le Nouveau Cinéma (15 francs), dont l'objectif est de capter 100 000 lecteurs. Entretien avec Richard Cannavo, son directeur de la rédaction.
Pourquoi intervenir dans un secteur déjà encombré?
Nous avons des choses à dire. Le drame, dans ce milieu, c'est qu'on ne peut pas dire du bien de soi sans dire du mal des autres. Le problème de la presse cinéma est qu'elle est un peu sclérosée, tourne en rond et manque d'imagination. Essentiellement, parce qu'elle est faite par des spécialistes. Moi, pas. J'ai été grand reporter, dirigé le service société du Matin. Et si j'ai été rédacteur en chef de Première pendant deux ans, c'est presque un accident. Pour faire un magazine comme celui-là, ce sera un atout, car nous avons une approche différente.
Que voulez-vous apporter?
Des choses nouvelles. L'idéal serait de faire une revue sans critique. C'est impossible, car les lecteurs demandent qu'on les aide à choisir. Pourtant, la critique est le gros problème de cette presse. Nous allons la traiter sous deux angles différents: un cahier critique classique, et on va emmener les spectateurs au ciné, pour leur donner ensuite la parole. Par ailleurs, on ne peut ignorer que faire un film représente souvent des années de boulot, des tensions" Quand on va flinguer un film, ce qui est facile en quelques lignes, on proposera un «droit de réponse» à l'auteur. A ma connaissance, ça n'a jamais été fait. C'est une q