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Libération
Critique

L'indomptable étalon rouge. Un reportage de plus sur Ferrari. Histoires de dévotion. «Les Belles Italiennes», documentaire. Arte, dimanche à 22h25.

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publié le 18 septembre 1999 à 0h46

Sergio Pininfarina a raison: «Pour admirer une Ferrari, il faut se

placer à 15 mètres de l'auto, à la hauteur du conducteur et la regarder passer devant soi, à bonne vitesse. Ces autos sont dessinées pour cette perspective-là.» Le garçon sait un peu de quoi il parle, puisque les autos en question, il les a dessinées. Et Jean-Pierre Gibrat, qui a réalisé ce documentaire de la Thema «Une voiture nommée désir» a bien fait de suivre les préceptes du designer italien. Une Ferrari, c'est d'abord une ligne de fuite et ce 300 000e sujet sur les autos rouges est peut-être le premier à le souligner. C'est qu'elles sont faites pour la télé, les 275 GTO et autres F 50. Le dessin et les couleurs évidentes, le gros son des cylindres, évidemment en V, dans le petit matin brumeux de l'Emilie-Romagne passent dans le champ, vite. Une provocation, puisque cette Thema franco-allemande est programmée le week-end de l'ouverture du Salon automobile de Francfort, là même ou plus d'un million d'Allemands vont se précipiter pour admirer d'autres Ferrari, bien sages et tournicotant sur des podiums. Mais au-delà du pied de nez des images mobiles, pas grand-chose. Des témoignages de dévotion, jetés pêle-mêle pour rompre les enchaînements de virages et les accélérations. Un designer de la General Motors qui, un après-midi, fut le passager d'un Enzo Ferrari testeur de ses propres montures: «C'est comme si un catholique avait rencontré le pape.» Ou encore, cette religieuse affirmant que «Dieu aime les voi