Ce qui est formidable, dans Mélissol, nouvelle série champêtre de
France 3, c'est que tout se passe entre 6 heures et 7 heures du matin, ou du soir, enfin ça dépend des saisons, l'important est que tout baigne dans une lumière adorable de lever ou de coucher de soleil, s'il le faut à grand renfort de filtres. Même si l'action semble se dérouler sur plusieurs jours, même dans les intérieurs éclairés au néon, il faut que ça soit comme dans la pub pour le Vieux Pané, surtout quand il y a des vergers dans le décor. Dans ce pays où le soleil ne se lève jamais (quelque part dans la Drôme), les habitants sont habillés par bonheur avec des teintes qui vont du jaune au marron. Quand ils sont devant une armoire en chêne, c'est très joli. Le petit décalage temporel explique peut-être que le spectateur se perde dans les intrigues, pourtant pas sorcières, et l'ahurissante uniformité de cet aplat jaune sur chaque scène n'aide pas à sortir la série d'une douce torpeur. Mélissol est aussi jaune et mou que Derrick était verdâtre et mou, logique: dans la grille de France 3, le «héros rural» succède au détective allemand. Il aurait pu être un Poulpe, en plus méridional et plus âgé, car il est censé être un ancien voyou, un peu anar et un peu flic, affrontant le conservatisme des gendarmes et des méchants au Front national. Seulement, Jacques Frantz n'a pas beaucoup de charisme, juste une tête sympathique. Et les seconds rôles, à part Claire Laroche (la libertine des Apprentis), sont étonnammen