Crimes en série est un ersatz, mais un soir où il n'y pas
l'original, reconnaissons que cette copie française des séries américaines tient son rang. Une équipe de «profileurs» pistant des tueurs en série, c'est Millenium, ou Profiler. L'histoire de ce soir, impliquant un professeur d'arts plastiques et un garagiste, avec juste des touches françaises, est bien ficelée, caricaturant au passage le milieu des professeurs de l'Ecole des beaux-arts. Les tueurs (car il y en a deux) sont torturés à souhait et les enquêteurs tous très sympathiques, de la petite mignonne Pimprenelle à l'homosexuel qui doute. Ils sont aidés par un arsenal technologique qui alimente leurs conversations, comme s'ils découvraient le joujou internet. ça télécharge, ça reçoit des e-mails, ça se «booste les neurones», c'est la France de Navarro dépassée par celle de Maurice G. Dantec, l'auteur de polars cyber. Mais la série est loin d'aller au bout de ses fantasmes. La fiction française, souvent ballottée entre drame et comédie, donne ici un nouvel exemple bâtard. Les scènes «policières» sont prenantes, les «intimistes» sont amusantes, mais l'alternance fait retomber la tension. Pascal Légitimus, héros de la série, est d'ailleurs plus crédible quand il lance des bons mots qu'en se creusant la tête sur les «serial killers», si on réussit à oublier ses prestations avec les Inconnus. Même grand écart raté entre différentes esthétiques. Du glauque, imitation Seven, jusqu'au neutre façon sitcom, la forme tient du