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Libération
Critique

Nuit d'horreur à BenthalaAlgérie 1997: «Autopsie d'un massacre». Un documentaire qui rappelle la complexité de ces extrêmes violences. «Envoyé spécial», magazine. France 2, 20h55.

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publié le 23 septembre 1999 à 0h49

A tout jamais sans doute, trois localités aux portes d'Alger

resteront le symbole de la sale guerre qui endeuille le pays depuis sept ans: Raïs, Beni Messous et Benthala. Entre le 29 août et le 22 septembre 1997, elles vont subir le même sort que des dizaines d'autres bourgs d'Algérie. Mais cette fois, le massacre va atteindre des proportions jamais atteintes et susciter de terribles interrogations sur l'attitude des forces de sécurité. Pendant plusieurs heures, plus d'une centaine de tueurs égorgent en toute impunité et méthodiquement des centaines de femmes, d'hommes et d'enfants, avant de disparaître dans la nature à quelques kilomètres de trois casernes de l'armée. Jean-Baptiste Rivoire a enquêté pendant des mois pour tenter de reconstituer cette nuit d'horreur. Les témoignages des rescapés interrogés ­ les uns restés en Algérie, un autre réfugié à Paris ­ ou de ceux qui crient leur douleur dans les cimetières tournent tous autour de la même question: qui sont ces tueurs des GIA, les groupes islamistes armés, et pourquoi l'armée, appelée toute la nuit à la rescousse, n'est-elle pas intervenue? «Les chefs des terroristes leur disaient de "continuer leur boulot tranquillement, que l'armée n'allait pas intervenir», raconte un rescapé. Un détail troublant parmi tous ceux qui figurent dans ce reportage sur l'«autopsie d'un massacre» qui a le mérite de montrer la complexité des violences en Algérie. Troublant comme l'aveu de l'une des membres de la délégation de parlementaires