Sous un titre ambitieux, la Foi du siècle, et avec des moyens
importants 4 émissions de 52 minutes , Arte programme un des inévitables bilans séculaires, celui du communisme. De la boue sanglante de la Première Guerre mondiale aux derniers soubresauts de la Glasnost, les auteurs, Patrick Rotman et Patrick Barbéris, déploient une fresque historique sans grande originalité et selon un ordre simplement chronologique. C'était bien parti, ça a mal tourné et le grand méchant est tout trouvé: c'est le vilain Joseph" L'abondance du matériel événementiel ne laisse guère de place à la dimension réflexive promise par le titre. Au bout de près de quatre heures, le spectateur n'en saura guère plus sur une éventuelle dimension religieuse du communisme que ce qu'en disent les premières phrases du commentaire: «Pourquoi, malgré tant de crimes, tôt dénoncés, malgré un détournement d'idéal, le grand mensonge a-t-il perduré si longtemps? Le mystère demeure opaque.» En effet. Cette rétrospective constitue cependant un spectacle attachant car les auteurs ont fourni un remarquable travail d'archives, extrayant des filmothèques le meilleur de ce qu'elles contiennent sur le sujet notamment pour les périodes les plus anciennes des premiers temps bolcheviques. Divers emprunts aux cinéastes soviétiques Eisenstein ou Vertov et l'adoption d'un style de montage apparenté soulignent la dimension esthétique de cette dissertation historique. A quoi il faut ajouter un goût curieux pour les cantiques