En attendant une improbable version française qui verrait Philippe
Jaffré, le patron d'Elf, mettre provisoirement ses petites mimines dans le gasoil plutôt que de ramasser 200 patates à la fourche, rabattons-nous quelques instants sur une série efficace et britannique: Et si les boss devenaient employés. Le concept a priori séduisant consiste à filmer des dirigeants d'entreprise lors d'un bref retour sur le terrain des emmerdements. Ce soir, Gillian, directrice de collège privé (140 000 balles la scolarité), revient à la rugueuse réalité sociale et multiethnique d'un collège public. Elle remplace pendant un mois un professeur d'anglais et troque au passage de délicieuses futures executive women pour de jeunes futurs clients de l'Unemployment Bureau. «J'ai l'impression d'être l'agneau pascal mené au sacrifice», s'exclame Gillian avec le délicieux clapotis victorien qui lui sert d'accent à son arrivée dans l'école. La semaine prochaine, c'est Bob Beaty, le patron de l'entreprise de distribution d'eau South West Water, qui se retrouvera en train de décrasser les tuyaux pourris de la compagnie qu'il dirige et d'amadouer ses clients récalcitrants. Dans les deux cas, l'opération documentaire est réussie. C'est filmé serré. Les «personnages» jouent le jeu assez honnêtement. La directrice boy-scout se ramasse en beauté, mais tire très humblement les conclusions de son échec. Quant au Jean-Marie Messier briton, il revient derrière son bureau avec deux cents jerrycans de mansuétude à