Année 1999: année des inventaires? Cette semaine, deux hebdos phare,

le généraliste l'Express et le féminin Elle se penchent sur leur histoire. Dénominateur commun: Françoise Giroud, qui participa à ces deux grandes aventures de presse.

«Elle» et l'air du temps. Novembre 1945, en pleine époque des semelles de bois et des tickets d'alimentation, un nouveau magazine ­ alors imprimé sur un mauvais papier ­ fait son apparition dans les kiosques: Elle. La fondatrice, Hélène Gordon-Lazareff, a donné pour ambition à son équipe d'«ouvrir les appétits», après des années de privation. Mission accomplie et très vite largement dépassée. A l'aube de l'an 2000, le magazine peut se targuer d'avoir aussi bataillé pour la contraception, la libéralisation de l'avortement, les droits du travail de femmes, sans jamais cesser de renifler l'air du temps (en mode, en moeurs, en culture).

De Françoise Sagan à Sandrine Kiberlain, en passant par Bardot ou Inès de La Fressange, le magazine a choisi de se raconter dans un «livre-album de toutes les femmes», intitulé: les Années Elle, 1945-2000 (1). C'est la suite de l'ouvrage publié en 1995: Elle, nos cinquante premières années. A l'arrivée, quelque 500 pages en couleur présentant les plus belles (et significatives) doubles pages de l'hebdo, avec ­ entre autres ­ un très beau texte de Françoise Giroud racontant les années 1945-1955.

Les engagements de «l'Express». Mai 1953, Jean-Jacques Servan-Schreiber, de Paris-Presse, et Françoise Giroud, de Elle, se l