Depuis juillet, les Corses n'avaient plus qu'un quotidien,
Corse-Matin, à leur disposition dans les kiosques. Désormais, ils ont également un mensuel d'informations, Corsica. Cet été, Hachette Filipacchi Médias (HFM, détenu par le groupe Lagardère) décidait de fusionner les deux journaux locaux acquis il y a deux ans. Corse-Matin, émanation insulaire de Nice-Matin, qui fut créé au lendemain de la Seconde Guerre mondiale (35 000 exemplaires) et la Corse, lui-même émanation de la Provence, lointain héritier du Provençal de Defferre (12 000 exemplaires). Traditionnellement, on renvoyait le premier à «la droite» et le second à «la gauche».
C'est Joseph-Guy Poletti, l'un des journalistes de Corse-Matin, parti avec la clause de cession, qui lance Corsica: «C'était la première fois depuis trente ans que la Corse se trouvait avec un seul quotidien. Il nous a semblé capital de créer une expression nouvelle sur la Corse, depuis la Corse. Notre image, tellement débattue au niveau national, doit l'être aussi à notre propre niveau insulaire.» Le tout matériellement justifié par le fait que la disparition de l'un des deux quotidiens libérait un volume de publicité dont Corsica bénéficie.
Jospin. Une campagne de lancement forte en gueule (sur la photo d'un poulet grillé on pouvait lire «Repas de famille ou incendie de paillote? Toutes les réponses sont dans Corsica»") a excité l'appétit. Les 16 500 exemplaires du premier tirage ont été vendus en deux jours et 5 000 ont été retirés. Le conten