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Libération
Critique

«Urgences» en couches-culottes. Après l'hôpital, la crèche comme nouveau miroir de la société. «La Crèche», feuilleton (1 et 2/6). France 2, 20h55.

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publié le 20 octobre 1999 à 1h15

Dans son louable souci d'explorer la totalité des filières

professionnelles, il était logique qu'un jour la télé plante ses caméras dans une crèche, lieu d'amour comme de tension sociale encore plus que le lycée, le commissariat ou l'hôpital. C'est d'ailleurs, plus que l'aspect «enfant» finalement quasi anecdotique (quoique forcément attendrissant), les relations compliquées d'une équipe exclusivement féminine qui sont le plus justement représentées dans cette fiction signée Jacques Fansten et Claude Gutman. Entre les mères pressées qui délèguent un maximum, l'administration soucieuse du respect des règles et les soucis personnels, les dames de la crèche ont bien du mérite à s'occuper des enfants avec une telle constance. D'autant que leur lieu de travail est un véritable catalyseur à problèmes de société: dans les deux épisodes diffusés à la suite ce soir, il est ainsi question d'un père divorcé qui s'attribue de force un droit de visite que la mère lui refuse et d'une petite fille «oubliée» à la crèche par sa mère placée en garde à vue. Pas de jugement moral, pas de solutions toutes faites, mais des questions au coeur desquelles se situe évidemment le sacro-saint «intérêt de l'enfant». Au final, la Crèche est plus spectaculaire qu'un docu, mais se colle à la réalité de façon subtile, notamment grâce à l'interprétation des actrices, qui jouent avec assez de liberté des stéréotypes de leurs personnages. Voilà en tout cas un feuilleton qui permettra de satisfaire le voeu voye