Il y a quelques jours, dans un café, une femme racontait son dernier
cauchemar audiovisuel: «Ce soir-là, on était tous à la maison. Je ne sais plus qui a eu l'idée d'allumer la télé à 19 heures, mais l'écran s'est bloqué sur TF1. Plus aucun bouton ne marchait, on ne pouvait pas changer de chaîne ni éteindre. C'était affreux! On a dû supporter Lagaf' et son Bigdil. On a cru devenir fou, on voulait jeter l'écran par la fenêtre. Un 16/9!» L'anecdote a rappelé au chroniqueur, cet oublieux, que Lagaf' avait été élu aux 7 d'Or, le 2 octobre, «personnage de l'année»; que, ce soir-là, sa femme était présente pour recueillir le trophée, mais lui, non; qu'il appela miraculeusement en direct, sur son portable, expliquant: «Ma passion du jet-ski m'a fait rater l'avion!»; et qu'on se demanda si Lagaf' n'avait pas en fait gagné l'un de ces voyages aux Seychelles à 20 590 francs que le Bigdil distribue généreusement aux candidats, volontaires de l'infantilisme.
Au départ, Lagaf' ne devait être qu'un bouche-trou mais, constatant le succès d'audience, TF1 fit de son GO intérimaire un permanent. Les programmateurs eux-mêmes ne s'étaient pas fait une idée assez basse de leur public, tout le monde peut se tromper. Le Bigdil, inspiré d'un jeu américain, défie le résumé par sa débilité complexe. Essayons pourtant. Les joueurs, seuls ou en couples, passent d'abord une épreuve. Mardi, un couple doit, par exemple, nettoyer le plateau couvert de faux pétales à l'aide d'un tandem inversé, où chaque cyc