Menu
Libération
Critique

Diamants sur canapé, Cinétoile, 1h.

Article réservé aux abonnés
publié le 28 octobre 1999 à 1h23

Le cinéma, c'est Bambi et Star Wars, Gentleman Jim et Popeye, Louise

Brooks et Jayne Mansfield. C'est la bêtise, la vulgarité, l'intelligence, l'art, le commerce. Le cinéma, c'est une photo volée, une partie de flipper, un soldat de plomb. C'est une princesse, une femme à poil, un extraterrestre, un âne. C'est une partie de tennis, un film d'Hitchcock, un navet de Truffaut, une couillonnerie mal dessinée de Walt Disney. Le cinéma, c'est aussi une télévision en panne, un zapping, des pubs, des clips, des Straub. C'est la veuve de Dovjenko, la fille d'Ingrid Bergman et de Roberto Rossellini, celle de Minnelli et de Judy Garland, deux orphelines de Griffith. Ce sont des visages, des plans en trop, des plans en moins, des plans fixes, des sous-titres, des aveugles, des sourds, des queues sur le trottoir. Et aussi des filles, des garçons, des petites annonces, le téléphone rose des cinéphiles, un coup de fil pendant un film. Le cinéma, c'est l'horreur économique, un camp de concentration, le premier soap inventé par Louis Lumière. C'est Ally McBeal et Tex Avery, Navarro, Furillo, Columbo, un champignon atomique avalé entre deux séances, un McDo. Le cinéma, c'est un monde en réduction, un champ d'activité qui a l'air de rendre intelligents les derniers maîtres penseurs d'une planète sans maîtres penseurs.

Blake Edwards est un cinéaste brouillon mais passionnant. Ce qui l'intéresse, c'est le mélange des genres, souvent un mix inattendu de mélo mièvre et de slapstick, comme dans Diama