Pour la seconde fois en quatre mois, la rédaction nationale de
France 3 monte au créneau contre sa direction. Mais si la motion de défiance de juillet dernier avait été votée à une courte majorité (58 pour, 51 contre), celle de mardi a été largement approuvée par les journalistes: sur 141 votants, 112 ont dit «oui à la défiance» envers Patrick Visonneau, directeur de la rédaction nationale, Jean-Claude Perpère et Gilles Leclerc, ses directeurs adjoints.
«Autoritarisme». Alors qu'en juillet (Libération du 2 juillet) la rédaction ne faisait que fustiger «l'immobilisme et l'autoritarisme» des sus-cités, cette fois, selon Jean-Marc Pitte, président de la société des journalistes (SDJ), «les journalistes demandent le départ de l'actuelle direction».
L'origine de la contestation? Un «plan d'action pour la rédaction nationale» présenté par Patrick Visonneau le 20 octobre, à la suite d'un séminaire sur l'information au cours duquel les journalistes avaient fait part de leurs doléances sur le fonctionnement de la rédaction. Les conclusions qu'en a tirées Patrick Visonneau sont loin d'être à la hauteur des espérances des journalistes qui stigmatisent les «grandes phrases», le «simple constat», et qui concluent: «Patrick Visonneau est resté à fleur de proposition.» Mais c'est la réorganisation de la rédaction qui a mis le feu aux poudres: en effet, Patrick Visonneau a mis sur pied un nouvel organigramme qualifié de «totalement comique» par la SDJ. Selon une journaliste, «on n'a pas fait a