Ce matin, lors d'une conférence de presse organisée à la hâte, la
ministre de la Culture, Catherine Trautmann, va tenter de mettre les points sur les «i» de la «diversité culturelle». Il est grand temps: depuis quelques semaines, le terme fait florès de l'Elysée à Matignon, où il a subrepticement remplacé celui d'«exception culturelle», décidément trop rude aux oreilles de nos partenaires.
Beau, noble mot que celui de diversité, mais que met-on dedans? Les avis divergent. Certains, comme Marc Tessier, président de France Télévision, estime que si, hier, «l'exception culturelle mettait la culture hors marché», aujourd'hui «la diversité culturelle accepte le marché mais avec des règles spéciales» (Libération du 26 octobre). D'autres y voient comme un infléchissement de la position française à quelques semaines de l'ouverture du «Millennium Round», à Seattle, sous l'égide de l'OMC.
Cure. «La notion de diversité culturelle ne se substitue pas à celle d'exception, rectifie la ministre de la Culture dans un entretien à Libération. Il ne s'agit que de l'explicitation de la finalité poursuivie dans la négociation. Cette nouvelle notion est positive, elle exprime la volonté de préserver toutes les cultures du monde, et pas seulement notre propre culture, contre les risques d'uniformisation.» L'exception à la française fait en quelque sorte sa cure de «mondialisation». Pour Catherine Trautmann, «l'exception culturelle est la règle et doit le rester. Elle est le moyen juridique, à mes yeu