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Libération
Critique

Malouins d'eau douce. Une nouvelle série chez les marins d'opérette. «Chasseurs d'écume», téléfilm (1/3). France 2, 20 h 55.

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publié le 1er novembre 1999 à 1h44

Ah, Servane regardant la baie de Saint-Malo, les yeux mouillés pour

son Joël Carriban" Les Chasseurs d'écume nagent dans le cliché. Cette saga commence par le travelling «Grand Bleu» ras de l'Océan, symbole de l'imagination stylistique des auteurs. Depuis Entre terre et mer et les Moissons de l'Océan, on sait que la mer pousse les concepteurs de séries parisiens à déverser les idées les plus éculées sur des marins limite bons sauvages. Alors, une fois embarqué sur ce trois-mâts, on essaie d'oublier la terrifiante sauce musicale celto-romantico-flûte irlandaise, et on se raccroche aux équipiers les plus méritants: Virginie Lanoue écope du personnage le plus éculé (Servane, la belle ado idéaliste), mais s'en sort très bien. Aurore Clément est parfaite, elle est toujours parfaite. Les hommes, par contre, ont dû attraper le mal de mer. Jacques Perrin, le méchant attitré des sagas télé, joue, avec du vent force 12, de grandes vagues de colères et des marées d'émotion coefficients 125, un père haineux vraiment trop bête. Stéphane Metzger a l'air de Melvil Poupaud dans le Conte d'été de Rohmer (qui se passait sur la baie d'en face, Dinard), mais juste l'air de, c'est le problème. Sinon, ceux qui ne connaissent pas les Malouins découvriront leurs intérieurs XIXe siècle, que ce soit chez les riches armateurs ou chez les pauvres (et alcooliques) marins déchus. «Personne ne comprend rien dans ce putain de bled», lâche à un moment le jeune Joël, fil conducteur de la série, avant de parti