«Au moins sur le Titanic on chantait», raillait un des titres que
suscita le lancement de Canal + voilà tout juste quinze ans. Pour son anniversaire, la chaîne cryptée a choisi de diffuser ce soir Titanic, de James Cameron. Un clin d'oeil pour célébrer 4,5 millions d'abonnés, 16 milliards de chiffre d'affaires ainsi que la mise à l'eau d'une petite chaloupe: i-télévision, chaîne tout info que Canal lancera ce midi.
Entretemps, Canal + a diffusé des films, du sport, du porno, a failli mourir, a inventé les Nuls, les Guignols, s'est payé un club de foot, a déménagé, a lancé un bouquet satellitaire et a changé d'actionnaire de référence. De «quatrième chaîne payante en couleurs», comme elle s'appelait à l'état de projet, Canal + est devenue un groupe puissant. Mais la chaîne a toujours eu un point faible: l'information. A ses débuts, pour se démarquer des chaînes publiques TF1, Antenne 2 et FR3, Canal veut faire de l'info autrement. En lieu et place de la sempiternelle grand-messe de ses aînées, elle ponctue ses programmes de virgules d'info, des séquences de quelques minutes inspirées de ce qui se pratique sur ABC aux Etats-Unis. Comme elle le fait dans les jours qui précèdent la mise à l'antenne en 1984 avec la mort d'Indira Gandhi, elle peut interrompre à tout moment ses programmes pour laisser la place à l'actualité. Michel Denisot, présentateur de la tranche matinale que Canal + inaugure, déclare alors dans ces pages (Libération des 3 et 4 novembre 1984): «Pour le cas de G