La scène se passe lors du dernier séminaire des costards noirs, à
l'Ibis de Corbeauville. Un pantalon et une veste, l'air sombre, s'approchent de collègues joliment repassés. «Vous aussi, vous soulevez des cercueils?» «Euh, non. Nous, on pige chez Ardisson, voyez.» Même question, quelques minutes plus tard avant le débat sur «Black Attitude, de l'ombre aux ténèbres». «Bonjour, vous bossez dans le funéraire», s'enquiert à nouveau le futal auprès de deux autres morceaux de tissu. «Ah! pas vraiment, nous on habille des types de Comédie, sur le câble, excusez-nous.»
Curieuse cette façon qu'ont aujourd'hui les gens de télé de se déguiser en croque-mort. Rien de répréhensible mais comme un signe. Qui ferait un peu retour sur respectabilité pour Ardisson, lequel propose sur Paris Première une émission de début de soirée tout à fait regardable. Qui serait un peu plus tendance lourde pour le duo «Kadéo», officiants quotidiens chez Comédie sur lesquels nous jetons aujourd'hui notre gros dévolu. Pareillement costumés, Kad et Olivier donc, qu'on avait connu pas forcément hilarants dans une vieille émission de Delarue, reçoivent quotidiennement un invité qui, souvent, est aussi une relation. Il faut bien évidemment passer d'une semelle compensée sur la ringardise du titre, «la Grosse Emission II, le retour», pour s'attarder une heure durant sur l'humour qui en découle. Par bien des côtés, ça touche du doigt les grands shows américains et leurs recettes éprouvées, dialogues à bâtons repus