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Libération
Critique

L'intelligence de Rossellini. Un film sur le père du néoréalisme privilégie trop son oeuvre documentaire. «Rossellini, un Prométhée franciscain». Planète, 14 h 30.

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publié le 10 novembre 1999 à 1h52

Mieux vaut bien connaître le cinéma de Roberto Rossellini pour voir

ce documentaire consacré au cinéaste italien. Son réalisateur, Claude-Jean Philippe, ne s'embarrasse pas de présentations et tente plutôt un essai sur Rossellini, mais sans que la démonstration soit aboutie, et donc valable. Tout au long du documentaire, les intervenants (Ingrid Bergman, Federico Fellini ou François Truffaut) insistent sur l'optimisme et l'absence de dogmatisme de Rossellini. D'où son obsession de coller au réel qui fonda le néoréalisme. A partir d'un long extrait de la fin d'Allemagne année zéro, on comprend que Rossellini ne voulait rien imposer au spectateur, prenant le parti pris de l'intelligence de chacun. «Il était presque contre l'imagination, dit François Truffaut, il n'aimait rien de ce qui est astucieux. A la limite, il était contre la fiction.» Le propos se focalise alors sur les travaux documentaires de Rossellini dans les années 60. Pour Truffaut, la carrière de Rossellini va du particulier au général, de l'Italie à la découverte du monde. Rossellini lui-même raconte sa fascination pour les travaux scientifiques, car on découvre à chaque expérience plus de mystères que de certitudes. Le néophyte se demandera alors, s'il a suivi la chronologie, ce qu'a fait Rossellini dans les années 50, et se souviendra de Voyage en Italie, ou d'autres films qui étudiaient son couple avec Ingrid Bergman. Ce qui ne rentre pas forcément dans la théorie «du particulier au général», et c'est peut-