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Libération
Critique

Série pour mâles en mal de mal. Les Scott aux manettes, Bowie en guest star. «Les Prédateurs», série. 13ème Rue, dimanche, 22 h 50.

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publié le 20 novembre 1999 à 1h38

On n'évoque plus Tony Scott, le réalisateur, qu'avec des fous rires

(Top Gun, Revenge) ou avec dégoût (pour avoir fait de l'excellent scénario de Tarantino, True Romance, un tout petit film). Avec son frère Ridley (celui qui a viré beauf depuis Alien), il a créé la série couillue les Prédateurs, maintenant dans sa deuxième saison. Aidés d'une équipe canadienne impressionnante sur le plan technique, les Scott nous livrent, via différents réalisateurs, un fleuron, mais du genre détestable: la surenchère pathétique dans l'effet. Une scène qui aurait pu faire peur est écrasée par dix éclairages, mais tellement faiblards qu'on ne voit rien au total, par plein de sons stridents, par un cadrage digne d'un épileptique sous coke et par un montage au rythme de 256 ppm (plans par minute). Et ça raconte quoi? Du Reader's Digest d'histoires de crimes sexuels, de crimes rituels and co, de suicides, déviances avec fantasmes homo, bref, les manifestations diverses du «Mal» selon les Américains. Tout est digérable pour ce gloubiboulga mystico-puritain, faussement subversif mais vraiment moraliste, vainement excessif mais réellement gonflant. Le premier épisode est réalisé par Tony Scott. L'histoire est amusante mais incompréhensible, la production évidemment irréprochable (chouette décor) et la réalisation, allez, c'est une surprise, presque retenue, ne gâche pas la guest star: David Bowie en artiste conceptuel, vraie gueule, vrai cabotin fin de race. Il présente et conclut aussi les autres