«On est complètement paumés». L'aveu d'un preneur de son de France 3
désemparé reflète avec justesse la situation confuse qui règne dans le service public paralysé par une grève depuis mardi. Même perplexité face aux tracts affichés par les différents syndicats sur tous les murs de France Télévision: «Pourquoi nous négocions», «Pourquoi la levée du préavis de grève», «Grève reconduite massivement»... Un motard de France 3 s'interroge: «On a un président unique pour les deux maisons alors pourquoi il y a plusieurs négos?» Un journaliste de la même chaîne complique le propos: «C'est bien joli d'arrêter la grève mais comme la CGT continue, même si la régie finale est en majorité CFDT, vu que les machinos sont CGT, il n'y aura pas de journal ce soir.» Et le preneur de son confirme: «La clé, c'est trois personnes, il suffit de trois gars pour tout bloquer.»
Baptême du feu. Les syndicats CFDT, CFTC, CGC, SNJ, SNFORT, SJAFO et SRCTA de France 3 ont décidé vendredi de lever le préavis de grève et appellent à la reprise du travail à partir de samedi. Dans les grandes lignes, leurs revendications ont été satisfaites vendredi matin par une direction qui n'avait jusqu'alors sans doute pas mesuré l'ampleur du mouvement. Ainsi, Rémy Pflimlin, le directeur général de France 3 entré en fonctions au premier jour de la grève, et qui s'offre là un sacré baptême du feu, a abandonné le projet d'accord sur la réduction du temps de travail (RTT) qui avait mis le feu aux poudres: «On oublie le texte,