Tout est vrai de vrai: les papiers peints fleuris sont ceux de la
maison du Général, la Boisserie; Pierre Messmer, téléporté depuis l'ORTF, a résisté au voyage dans le temps et se laisse appeler «Pierre». Et les rejetons du Général, ou en tout cas déclarés comme tels à l'état civil politique, jouent à la bagarre entre les murs kitch de l'aïeul. Normal, c'est le Vrai Journal. Celui de Karl Zéro, le gars gominé et amidonné qui pose les vraies questions. Ou supposées telles.
Il y a quelques années maintenant qu'il se targue de réinventer un genre qui en a bien besoin: l'interview politique. En cette veille d'élection au RPR, le parti de Jacques Chirac, il fait le tour du propriétaire. Il dit tu à «Nicolas» (Sarkozy), à «Philippe» (Séguin) et à tous les prétendants, pour ne pas faire comme ceux qui vouvoient en plateau et tutoient hors champ. A la fausse distance, il préfère donc la fausse connivence. Laquelle finit par passer pour de la franche camaraderie. Car Karl Zéro ne veut coincer personne, il veut simplement jouer. Ils sont donc plutôt hilares ceux qui passent devant lui. C'est sans risque. Les questions chatouillent mais ne font pas mal. Il y a le quiz: «Alors maintenant je vais voir si tu es un vrai chiraquien. "Les Mille Sources, c'est le seul poème publié par Bernadette Chirac ou la première autobiographie de Jacques Chirac?» Quant à la question politiquement sensible, la voilà: «Tiberi est-il le meilleur candidat pour Paris?» Là, tout le monde, ou presque, se montre