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Libération
Critique

Dix ans. Radio bleue, «Libre échange», 16 h 05 (Paris 107.1, Cannes 100.7, Valence 94.5).

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publié le 29 novembre 1999 à 1h29

«Le sida, on n'en parle pas assez parce qu'avec l'arrivée des

trithérapies, on a vraiment cru que le sida était terminé. Au bout de deux ans et demi, on se rend compte qu'il y a des personnes en échec thérapeutique. La mortalité remonte en France et il y a encore entre 3 000 et 5 000 contaminations par an qui touchent de plus en plus de personnes précarisées. Et face à cela, le discours des pouvoirs publics est inexistant. On parle du sida juste avant l'été, comme si les rapports sexuels et les pratiques à risque n'avaient lieu qu'en vacances.» Emmanuelle Cosse, qui vient d'être élue le 26 septembre présidente d'Act Up, est reçue en militante par Philippe Régley dans son quotidien libre échange. C'est la première d'une série de cinq portraits de «citoyens du coeur», avant Daniel Guigou, le journaliste devenu prêtre (mardi), Hugues Reiner qui reconstitua à Sarajevo, en pleine guerre, un orchestre symphonique (mercredi), Bénédicte Gutierrez qui lutte contre la maltraitance des enfants (jeudi) et Jean-Marie Petitclerc, prêtre salésien de Don Bosco. Emmanuelle Cosse est entrée à Act Up il y a quatre ans, et pour la première fois depuis que Act Up existe (dix ans), c'est une femme, hétérosexuelle et séronégative qui est à la tête de l'association. Elle a 25 ans, prépare une thèse de droit et a milité auparavant dans les mouvements lycéens. Alors pourquoi Act Up? «J'ai découvert l'association à la suite de la journée du désespoir en 1992, c'était une manifestation de commémoration