Amsterdam, de notre correspondante.
Après soixante-dix jours d'enfermement volontaire dans une maison perdue sur un polder, Ruud, Bart, Maurice, Willem et Karin sont devenus les héros des téléspectateurs néerlandais. Epiés par 24 caméras et 59 micros cachés à l'intérieur de la villa et dans le jardin, leurs moindres faits et gestes peuvent être suivis en permanence par tous les Pays-Bas: soit lors du rendez-vous télévisé quotidien de 19 heures (qui résume en 24 minutes la journée écoulée), soit en permanence sur l'Internet (1). L'émission «Big Brother» de la chaîne Veronica a pris George Orwell au pied de la lettre.
Les participants n'ont quasiment aucun contact avec le monde extérieur. Ni télé, ni téléphone, ni journaux. Seuls quelques courriers les relient à la réalité. Leur objectif: tenir le plus longtemps possible. Les téléspectateurs peuvent en effet décider de l'éviction d'un des participants. Le 31 décembre, à la fin du parcours des 100 jours, le dernier rescapé empochera 750 000 francs. Alors il faut savoir plaire au grand public. «Ils ne veulent pas faire la tête devant les caméras de peur d'être éjectés, relève le psychiatre Nick Kanas. Exercice difficile de s'abstenir de s'exprimer librement durant si longtemps.» Pour autant, il faut exister: le premier évincé, Maarten, semble avoir payé sa trop grande réserve.
Huis clos. Les neuf candidats choisis parmi des milliers ont tous entre 20 et 40 ans. La plupart ont une relation et des enfants. Ils font de leur mieux po