Huit millions de sites web recensés par l'entreprise américaine NetCraft, plusieurs millions de pages personnelles sur le seul hébergeur américain Geocities, 200 000 chez Multimania en France. Faut-il réguler ce foisonnement anarchique et, si oui, comment? La réglementation déjà appliquée aux autres médias a-t-elle un sens ici? Les régulateurs de l'audiovisuel de 64 pays, réunis à l'Unesco pour un sommet consacré à «l'Internet et aux nouveaux services», viennent de se gratter la tête pendant deux jours. Ils s'accordent à penser qu'une certaine dose de régulation du Web le «média des médias», selon la formule de la ministre de la Culture Catherine Trautmann sera nécessaire pour éviter des dérives.
Ainsi, pour le patron du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) Hervé Bourges, à l'initiative de la rencontre, «il apparaît généralement admis qu'une certaine régulation sera nécessaire». Mais au-delà d'un accord minimum sur le fond, notamment sur la «diversité culturelle» ou la «protection des mineurs et de la dignité humaine», les invités d'Hervé Bourges ont peiné à clarifier leurs positions.
L'Internet n'est pas aujourd'hui une «zone de non-droit», comme l'a rappelé Catherine Trautmann. En France, la justice s'intéresse déjà aux contenus illégaux (pédophilie et racisme), aux problèmes de droits d'auteur, à la diffamation. La Cnil (Commission nationale de l'informatique et des libertés) traite des données personnelles, l'Autorité de régulation des télécoms s'occupe des tuyaux,