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Libération

Sur le Net, chacun cherche sa loi.

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Les régulateurs de l'audiovisuel perplexes face au «média web».
publié le 2 décembre 1999 à 2h12
(mis à jour le 2 décembre 1999 à 2h12)

Huit millions de sites web recensés par l'entreprise américaine NetCraft, plusieurs millions de pages personnelles sur le seul hébergeur américain Geocities, 200 000 chez Multimania en France. Faut-il réguler ce foisonnement anarchique et, si oui, comment? La réglementation déjà appliquée aux autres médias a-t-elle un sens ici? Les régulateurs de l'audiovisuel de 64 pays, réunis à l'Unesco pour un sommet consacré à «l'Internet et aux nouveaux services», viennent de se gratter la tête pendant deux jours. Ils s'accordent à penser qu'une certaine dose de régulation du Web ­ le «média des médias», selon la formule de la ministre de la Culture Catherine Trautmann ­ sera nécessaire pour éviter des dérives.

Ainsi, pour le patron du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) Hervé Bourges, à l'initiative de la rencontre, «il apparaît généralement admis qu'une certaine régulation sera nécessaire». Mais au-delà d'un accord minimum sur le fond, notamment sur la «diversité culturelle» ou la «protection des mineurs et de la dignité humaine», les invités d'Hervé Bourges ont peiné à clarifier leurs positions.

L'Internet n'est pas aujourd'hui une «zone de non-droit», comme l'a rappelé Catherine Trautmann. En France, la justice s'intéresse déjà aux contenus illégaux (pédophilie et racisme), aux problèmes de droits d'auteur, à la diffamation. La Cnil (Commission nationale de l'informatique et des libertés) traite des données personnelles, l'Autorité de régulation des télécoms s'occupe des tuyaux,