Suite des aventures de James Cagney, le mutant épileptique, le Power
Ranger sous acide, dans le plus beau rôle de sa carrière, sous la direction convulsive de Raoul Walsh. Le film s'appelle White Heat (Chaleur blanche), parce qu'il finit dans l'horreur et les flammes; ou L'enfer est à lui, beau titre français à l'image de la dérision oedipienne de l'histoire et du personnage. Seul un cinéaste lyrique et shakespearien comme Walsh pouvait inventer un tueur aussi démesuré, sombrant de plus en plus dans la folie et l'hystérie. Sans oublier ce style formidablement bâtard, mélange d'onirisme mitraillette et d'hyperréalisme presque documentaire, qui n'a que peu d'équivalent (et encore moins de filiation) au cinéma. L'Enfer est à lui, pour ceux qui l'auraient oublié, est l'histoire d'une passion pathologique, plus grande que nature, entre un gangster à demi fou, atteint de terrifiants maux de tête à répétition, et la seule femme qu'il ait jamais aimée, sa mère. Avec un tel sujet, comment éviter le ridicule? Sur une partition signée Ivan Goff et Ben Roberts (la même paire de scénaristes qui lui écrivent les dialogues, d'une sentimentalité âpre et presque musicale, de l'Esclave libre), Walsh nous embarque sur un rythme décalé, presque dansé, dans une véritable chorégraphie d'affects qui culmine avec la scène où le gangster apprend la mort de sa mère, et qui se prolonge sublimement dans la frénésie de la fournaise finale.
James Cagney trouve en lui, plus loin qu'aucun acteur de l'Actor's