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Libération

La vie en pub. La voiture médicament.

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publié le 11 décembre 1999 à 2h03

Dans un sketch presque aussi fameux que le permis de conduire de

madame Touchard ou la leçon de savoir vivre de Catherine, Sylvie Joly campait une pharmacienne plus dealeuse de bonbons des Vosges que vendeuse de médicaments. Ce filon a été réactivé dans un spot récent pour la Clio de Renault. Voilà donc, posté derrière la vitrine d'une boutique dont rien n'indique a priori que c'est une pharmacie, un petit monsieur à lunettes en blouse blanche, parfaite caricature du potard à l'ancienne. Ce qu'il évalue ainsi aux aguets, ce sont ses clients du voisinage dont il égrène avec une mine gourmande les potentialités commerciales: «Lui, c'est deux décontractants par jour! Elle, c'est douleurs dorsales chroniques. Et elle, elle nous fait toujours une petite déprime, et son mari, c'est cure de vitamines sur cure de vitamines». Et ainsi de suite à la manière d'une montée orgasmique hélas pour lui brutalement interrompue par la vision débandante d'une jeune femme qui saute dans sa voiture comme on saute à la perche. «Elle!, grogne le pharmacien, c'est bonbon au miel». Et le slogan de surgir, «on devrait tous s'offrir une Cliothérapie», jeux de mots un peu compliqué pour une pub, ne serait-ce que parce qu'il induit que la bagnole peut soigner. Mais quoi? L'accoutumance à l'Airbag? L'overdose de climatisation? Cette idée étrange que le mal de la voiture peut être guéri par le mal de l'automobile est un gouffre symbolique. Dans lequel plonge la campagne pour la Kangoo (toujours Renault) q