Menu
Libération
Critique

Liberté pour les singes! Orphelins, élevés par l'homme pour être rendus à la nature. «Nés pour être libres, les chimpanzés de Conkouati», documentaire, France 2, 16h25

Article réservé aux abonnés
publié le 11 décembre 1999 à 2h03

Filmer des chimpanzés destinés à retourner à la vie sauvage n'est

pas sans risque. Pour avoir voulu se mettre à leur niveau et grimper aux arbres, Pierre Stine le réalisateur de ce Nés pour être libres s'en est tiré avec des côtes cassées et des points de suture sur le front. Il avait oublié qu'on n'empiète pas impunément sur le territoire d'un mâle chimpanzé. Du moins ses images sont-elles à la hauteur de ses chutes, servies par les paysages de lagune et de forêt tropicale de la République démocratique du Congo. Quant à l'histoire, les chimpanzés la mènent de main de maître: les quatre protagonistes ont été enlevés tout petits, vendus à des zoos ou comme animaux de compagnie, leurs parents tués par des braconniers car la viande de singe est très prisée. Récupérés avec beaucoup d'autres par Aliette Jamart, une Française installée à Pointe-Noire depuis plus de 30 ans, qui crée l'association Help Congo (1) pour les rendre à la vie sauvage. Première étape, les chimpanzés réapprennent à vivre dans la nature sur des îles dans la lagune de Conkouati, près de la frontière gabonaise. Quand ils sont suffisamment costauds, ils sont relâchés dans la forêt, équipés de colliers émetteurs pour que les scientifiques puissent les repérer et étudier leur comportement. L'action de l'association Help est aujourd'hui menacée: le gouvernement congolais autorise des forestiers à exploiter dans la réserve de Conkouati et la Banque mondiale a coupé les crédits à tous les projets qui se menaient à ce