Menu
Libération
Critique

Initiale BB. Une chaude soirée Bardot commence en chansons et finit par «le Mépris»""«Show Bardot», variétés. Canal Jimmy, 21h20.

Article réservé aux abonnés
publié le 16 décembre 1999 à 1h59

Livres de mémoires nauséabonds et saillies xénophobes aidant, on en

aurait presque oublié que Brigitte Bardot fut non seulement l'une des plus belles femmes du monde, mais aussi une chanteuse au talent plus évident que ses dons d'actrice. Le Show Bardot (1), émission spéciale de l'ORTF réalisée en 1967, nous replonge dans cette époque bénie où les initiales B. B. n'étaient pas synonymes de «bêtise beauf». A l'exception d'un intermède solo de Manitas de Plata (l'ancêtre des Gypsy Kings) et d'une séance photo en compagnie de David Bailey (autre icône des sixties), ce show de 47 minutes enfile les chansons de la Bardot comme autant de perles. Des chansons au paroles adorablement naïves (la Madrague) ou gentiment provocantes (Harley Davidson) pour la plupart écrites par Serge Gainsbourg qui figure d'ailleurs dans plusieurs duos marquants de ce Show (Comic Strip, Bonnie and Clyde ou l'hilarant la Bise aux hippies avec, en guest star Sacha Distel en costume indien). Les yeux en permance surchargés de khôl, habillée en total cuir noir, en minirobe Courrèges avec nombril à l'air, ou en Cléopâtre du futur avec tenue métallique de Paco Rabanne (entre autres délires), Bardot est belle à se damner. Un seul regret: ne figurent pas dans ce best of de la chanson made in B.B. deux de ses «tubes» les plus hallucinants. Le premier fut pourtant écrit la même année que l'émission mais fut bloqué par Bardot alors en pleine lune de miel avec Gunther Sachs: il s'agit de Je t'aime moi non plus, duo