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Libération
Critique

Sur les traces de l'homme. Que reste-t-il de notre ancêtre «Homo sapiens», hors des peintures rupestres? «Et ""Sapiens inventa l'homme», documentaire. Arte, 20 h 45.

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publié le 16 décembre 1999 à 2h00

Mais que savait donc Homo sapiens ­ l'homme qui sait ­ il y a cent

mille ans, époque à laquelle il est apparu? On aimerait le savoir. Arte pose la question dans le cadre d'une thématique sur l'«Odyssée de l'espèce». Mais le documentaire de Maurice Ribière et de Stéphane Bégoin s'offre surtout de très beaux et lointains voyages, décevants dans le rapport qualité-kilomètre parcouru. Parce que le Grand Nord canadien, la Russie, le sud de la France, la Californie, Israël, l'Arizona, la Namibie et le Botswana possèdent des paysages splendides, des scientifiques très compétents, mais ne suffisent pas à nous passionner pour la cause d'Homo sapiens, souvent délaissée au profit des traditions d'aujourd'hui. Certes en rapport avec le passé: les interviews ne manquent jamais de le rappeler, comme pour se convaincre que le documentaire n'est pas hors sujet. Partant du postulat que Sapiens était un chasseur-cueilleur, les réalisateurs se sont penchés sur les populations qui vivent encore de cette manière. Les superbes séquences chez les Inuit, chez les Bushmen, traitent davantage de chamanisme (les chamans rentrent en contact avec les esprits pour le bien de la communauté) que d'histoire de l'humanité. L'étude de leurs relations sociales montre que ces communautés subsistent, entre autres, grâce aux réseaux et aux liens très forts qu'ils ont créés. Et pour retrouver le fil de Sapiens, le documentaire souligne que notre ancêtre a pu s'implanter et prospérer grâce à ces relations. «Au bout