Après trois heures de débats animés, l'Assemblée nationale a adopté
hier, à mains levées, le projet de loi créant la Chaîne parlementaire (LCP). Le texte, présenté par le président de l'Assemblée, Laurent Fabius, a été adopté avec les seules voix de la majorité plurielle, les trois groupes de l'opposition ayant voté contre pour protester contre «l'opacité des travaux préparatoires». Les présidents des groupes RPR, UDF et DL ont contesté un texte qui, selon eux, «n'apporte pas, en l'état, de garanties suffisantes d'objectivité». Et de s'inquiéter sur «le respect des droits de l'opposition, les conditions de recrutement des journalistes et la neutralité de la ligne éditoriale». Didier Mathus, député PS de Saône-et-Loire et rapporteur, a raillé quant à lui «une opération purement politique» de l'opposition. «Jean-Louis Debré (RPR, ndlr) a proposé, sans doute pour optimiser l'indépendance et la crédibilité de la LCP, que les journalistes soient nommés à la proportionnelle des représentations politiques, qu'ils ne soient en poste que pendant cinq ans et qu'ils changent à toutes les législatures.» La Chaîne parlementaire comportera deux sociétés de programme, l'une pour l'Assemblée nationale, l'autre pour le Sénat, et ne relèvera pas de l'autorité du Conseil supérieur de l'audiovisuel. Ivan Levaï a été nommé responsable de la LCP-Assemblée et Jean-Pierre Elkabbach de la LCP-Sénat. La chaîne, qui fonctionnera avec un budget d'une cinquantaine de millions de francs et une vingtaine