Menu
Libération
Critique

Tout le monde dit I love you. Ciné Cinémas III, dimanche, 21 h 05.

Article réservé aux abonnés
publié le 18 décembre 1999 à 2h24

Pourquoi toujours lutter contre les superlatifs? Tout le monde dit I

love you est une réussite absolue. C'est un film drôle, fin, vif, léger, euphorisant. C'est peut-être la meilleure comédie musicale des années 90, en tout cas le Woody Allen le plus séduisant.

Ceci étant posé, reconnaissons que le charme n'opère pas de manière universelle. Il y a ceux qui estiment que, dans le genre, Jacques Demy a fait plus envoûtant. Ceux qui ne voient là-dedans que du sous-Minnelli. Ceux, enfin, qui regrettent que la mitraillette Allen se soit noyée dans l'eau de rose (il est beaucoup question d'amûûûr). Si on frémit rien qu'à l'idée de voir ­ et d'entendre! ­ Woody Allen fredonner «I'm thru with love», mieux vaut passer son chemin. Si les rengaines du répertoire américain des années 30 (All My Life, Just You just Me, My Baby just Cares for Me) vous laissent de marbre, alors un large détour s'impose. Les autres se laisseront embarquer avec plaisir pour New York, Paris et Venise, les trois sites où le film a été tourné. Ils y suivront, étalées sur quatre saisons, les aventures d'une famille upper-class de Manhattan. Ils seront en agréable compagnie: Alan Alda, Goldie Hawn, Julia Roberts et, bien sûr, Woody Allen. Les numéros musicaux sont à la fois précis et relâchés, à l'image d'ailleurs de ce film sans prétention mais dont certaines scènes ont dû être diablement difficiles à réaliser. Ainsi ce pas de deux aérien entre Allen et Goldie Hawn sur un quai de Seine, improbable réminiscence d