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Libération
Critique

Le sillon de la dame en noir. Une biographie émouvante de Barbara. «Barbara, je chante ma vie», documentaire de Philippe Kohly. Arte, samedi, 23h40.

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publié le 25 décembre 1999 à 2h18

Comme c'est étrange, les biographies filmées. Qui sait pour qui,

pourquoi elles sont faites. Pour ceux qui veulent connaître? Pour ceux qui veulent retrouver ce qu'ils connaissent? Ambigu, et rarement beau. Pourtant, ce film de Philippe Kohly est un cadeau. C'est le soir de Noël. A présent, les enfants sont couchés. On ne se voit pas regarder ce film-ci dans le bruit. Il faut le silence pour goûter ce documentaire sobre, droit. On retrouve «au creux des reins», bien sûr, le fameux frisson qui en fait rire certains. Et voilà, Barbara commence de chanter, la tête inclinée sur le côté. 1958, première télévision, son visage mutin. On imagine, voguant sur les images noir et blanc magiquement choisies par Janine Marc-Pezet, la guerre de la petite fille marquée déjà, la mère qu'elle quitte, la Belgique, la scène de l'Ecluse, les tournées sans fin, Göttingen. On revit la découverte et la vision si nette de la pochette de son premier succès, la rose rouge sur fond blanc du 33 tours, Mourir pour mourir. On hume encore une fois «l'odeur du perlimpinpin, square Batignolles». Les amis parlent d'elle, sobrement filmés sur fond noir. Marie Chaix, William Sheller, Roland Romanelli, les autres. Brassens en photo, elle est sa vedette américaine. Triomphe à Bobino. Radios, télé. Mythique Discorama, avec Denise Glaser. En scène, elle entre, s'assied au piano comme on s'agenouille. Barbara interviewée, vingt-deux ans avant qu'elle refuse la moindre télévision. Barbara, «un soir en septembre», d