Menu
Libération
Critique

Une nuit à l'opéra. Sept heures d'arias sur la chaîne cryptée. «Fous d'opéra», soirée spéciale. Canal +, dimanche, 20h40.

Article réservé aux abonnés
publié le 25 décembre 1999 à 2h18

Canal + n'est pas vraiment coutumière du bel canto. Alors pour une

fois que la chaîne cryptée diffuse de l'art lyrique, elle met le paquet: près de sept heures de programme autour de l'opéra, ce dimanche. Entre un documentaire plaisant mais un peu anodin sur les fanatiques des arias (à 20 h 40) et deux films-opéras sagement illustratifs (Carmen, de Francesco Rosi, à 23 h 30, et la Bohême, de Comencini, à 1 h 55), le clou de la soirée est le Turandot, filmé en septembre 1998 dans les lieux même de l'action: la Cité interdite de Pékin. Cette production du dernier opéra (et pas le meilleur) de Puccini a bénéficié de moyens hollywoodiens: costumes surchargés d'or et de broderies, choeur pléthorique, plus de dix mille figurants. Les neuf représentations se sont déroulées devant l'ancien Palais de la pureté céleste (aujourd'hui «Palais culturel du peuple ouvrier»), dont la façade massive impose le respect. Peut-être un peu trop d'ailleurs, tant la mise en scène du cinéaste Zhang Yimou (Epouses et Concubines) semble figée, écrasée par ce décor majestueux. Sans doute conscient de son handicap, le réalisateur a ajouté au montage de nombreux plans de la Cité interdite dont l'effet principal est de donner à cet opéra de luxe des airs de dépliant touristique. Dans ce contexte surdimensionné, le Maggio Musicale Fiorentino et son chef, Zubin Mehta, assurent comme ils peuvent tout comme les chanteurs, pas vraiment à leur aise à l'exception de la très convaincante Giovanna Casolla en Turan