Les défenseurs de la liberté d'expression sur l'Internet ne sont pas
à la fête. Ils s'alarment des conséquences de deux jugements rendus ce mois-ci, qui pourraient limiter la liberté pour tout un chacun de publier sur le Web. L'un d'eux menace directement les hébergeurs, intermédiaires qui assurent l'accueil des sites personnels. Le second, s'il faisait jurisprudence, pourrait instaurer pour le Web un régime plus sévère que celui en vigueur pour la presse, l'audiovisuel et l'édition.
Autocensure. La première affaire vise les sociétés qui abritent les sites web des internautes. Trois d'entre elles, dont Multimania et ses 60 000 sites amateurs, ont été condamnées le 8 décembre par le tribunal de Nanterre pour la présence de photos de l'ex-mannequin Lynda Lacoste nue sur l'un de ses sites. Déjà, en février, Altern. org avait été condamné pour l'accueil d'un site contenant des photos d'Estelle Hallyday poitrine au vent. «Le droit à l'image n'est pas contestable, et toute atteinte à ce droit mérite jugement et réparation, convient l'association Iris (Imaginons un réseau Internet solidaire). Mais considérer qu'un intermédiaire technique d'hébergement possède une obligation de vigilance, en contrôlant systématiquement les contenus, n'est pas sérieux.» Le risque? Si la responsabilité de l'hébergeur est engagée, celui-ci se voit tenu d'exercer lui-même une censure pour éviter les problèmes judiciaires. Selon Iris, c'est le seul auteur du site incriminé qui doit être poursuivi.
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