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Libération
Critique

Monkees business. La désopilante épopée des Monkees, groupe 60's fabriqué sur mesure. «Hey Hey We're the Monkees», documentaire, Canal Jimmy, 17 h. (Redif. mardi 28 à 23 h 40).

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publié le 27 décembre 1999 à 2h18

On a coutume de décerner aux Monkees le titre de premier boys band.

Pourquoi pas. Mais ce serait faire peu cas de la place légitime prise par le quatuor américain dans l'histoire de la pop-musique. Car les Monkees, c'est le vieux cliché du monstre de Frankenstein qui échappe à son créateur machiavélique. Un triomphe du cynisme complet (fabriquer de toute pièce un groupe de rock ­ symbole à l'époque de la contre-culture ­ pour démontrer qu'il ne s'agit que d'un produit de consommation comme un autre) qui a permis à de sympathiques garçons, plus ou moins créatifs, de faire leur chemin. Tout commença fin 65 par une petite annonce cherchant quatre jeunes prêts à tout pour jouer dans une série télé. L'idée qui avait germé dans les têtes d'une paire de producteurs (dont Bob Rafelson, futur réalisateur culte de Cinq pièces faciles) avait pour but de proposer une alternative US aux Beatles. Choisis parmi près de cinq cents candidats (dont, raconte la légende Charles Manson!), les Américains Mickey Dolenz, Pete Tork et Mike Nesmith, et l'Anglais Davy Jones, aidés par leurs dons certains de comédiens, des scénarios et une mise en scène loufoques empruntant autant à Batman qu'aux films de Richard Lester, et surtout une flopée de singles impeccables (Last train to Clarksville, I'm a believer, Daydream believer"), devinrent, malgré le dédain affiché par les puristes du binaire, de véritables idoles des jeunes. Quatre marionnettes qui lentement mais sûrement apprirent à tirer leurs propres