Menu
Libération
Critique

Une Cléopâtre en carton-pâte. La belle au nez trop court et ses folles amours. «Cléopâtre», téléfilm, France 2, 20 h 55.

Article réservé aux abonnés
publié le 28 décembre 1999 à 2h17

Dure concurrence pour ce Cléopâtre. Celui de Joseph Mankiewicz, en

1963, passe au même moment sur Ciné Cinémas 1 (20 h 30). Même trop longue, comme tout péplum, cette version est inégalée et emportée par une Elizabeth Taylor conquérante. Dur, parce que, en plus, ce téléfilm n'a pas grand-chose pour lui, et surtout pas son actrice, Leonor Varela. Croisement esthétique entre Virginie Ledoyen et Catherine Zeta-Jones, elle est agréable à regarder. Mais son jeu se limite à des yeux vindicatifs et à un rictus forcé de «femme de tête» ou des frétillements langoureux le long de tous les décors (qui tiennent le coup), pour émoustiller César. Elle l'emballe en une minute, puis se laisse emballer tout aussi vite par Marc-Antoine. En enlevant les draps, le carton et les bougies, les scènes intimistes ne valent pas mieux qu'une scène de jalousie des Feux de l'amour. Cléopâtre semble doublée, quand elle est en phase «mangeuse d'hommes», par une actrice de porno, puis c'est filmé comme un téléfilm érotique de M6, l'érotisme en moins. A part ça, les auteurs maquillent tant bien que mal leurs peintures pas jolies et leurs décors froids, les scènes de batailles seraient mieux s'il n'y avait pas les ralentis, et Timothy Dalton a l'air de s'amuser à faire le César. La réalisation perd tellement de temps dans le lit qu'elle est obligée de charcuter dans le reste, mais, du moment que la jolie actrice ne perd pas son maquillage, ça va. Ce Cléopâtre souffre vraiment des comparaisons. Dans la catég