Londres, envoyée spéciale.
En été, l'eau est turquoise, le sable presque blanc. Un paysage trompe-l'oeil qui pourrait presque faire de Taransay une île des Caraïbes. Sur le dépliant touristique, on apprend même qu'un pêcheur peut vous y conduire en bateau. Ces jours-ci, le vent souffle parfois à quelques centaines de kilomètres/heure, et les degrés ont sérieusement piqué en dessous de zéro (-8). Pas un seul marin ne se hasardera à vous embarquer par un temps pareil. Ni même pendant toute l'année 2000: l'île a été louée par la chaîne de télévision britannique BBC1, qui y expédie aujourd'hui une trentaine de personnes, de 3 à 69 ans. Pour un an. Pour y réaliser ce qu'elle annonce déjà comme «le plus grand documentaire expérimental jamais réalisé par une chaîne de télévision».
De ce projet baptisé Castaway (Libération du 22 juillet) doivent ressortir une dizaine de documentaires, quatre diffusés début janvier et les six autres en 2001, mettant à nu l'aventure de ces cobayes, dévoilant les moindres respirations de la petite communauté artificielle.
Mission anthropologique. Un projet de 2 millions de livres (20 millions de francs) qui se présente comme une mission anthropologique, une introspection inédite des tics et comportements d'une société miniature. «L'idée de départ est de recréer une microsociété et de voir comment les gens réagissent, une fois sortis de leur environnement, de voir quelles sont nos valeurs essentielles aujourd'hui, de se poser de vraies questions sur notr