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Libération

Après coup. La bombe.

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publié le 3 janvier 2000 à 22h11

Il est un peu plus de 10 heures, vendredi sur France 2, quand Boris

Eltsine apparaît devant un grand sapin de Noël luisant. Sur une plage des îles Tonga, Gérard Holtz tient un scalp de mammouth à la main «pour relativiser ces deux millénaires». Le petit scout du Paris-Dakar passe l'an 2000 avant les autres en compagnie du paléontologue Yves Coppens et de quelques jeunes allumant des feux sur le sable. Le feu, c'est sympa, et puis «dans la préhistoire, c'est évidemment très important!» Sur TF1, Tapie cause avec les supporters de l'OM. «Je pars, dit lentement Elstine. Je pars" avant le terme prévu. Pardon"» Soudain, on croit le voir ricaner: «Partons ensemble!», et appuyer sur le bouton. Tout saute, et la tour Eiffel avant tout. Il est minuit, les squelettes dansent! Bonne et dernière année! Mais non. C'était une confusion. Ou une hallucination. Tout va si vite! Fuseau après fuseau, le monde fait la bombe audiovisuelle. On a mis le tout-à-l'écran: le nouveau millénaire sera télévisé ou ne sera pas. Et déjà, tout s'y mélange: Drucker, Eltsine, Martin Lamotte, Tony Blair, Line Renaud à Las Vegas, l'abbé Pierre, des cosmonautes en retraite, la Tchétchénie, le roi du Tonga. Eltsine remet à Vladmir Poutine la mallette nucléaire. La caméra zoome dessus; l'image réveille la boîte à Pandore et remonte vers le visage du second: c'est le sosie d'un membre soviétique du Spectre, l'organisation criminelle opposée à James Bond, dans Bons Baisers de Russie. Dans ce film, il meurt d'un coup