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Libération
Critique

Foot, rugby,""et business. Adieu le sport, bonjour l'économie. Le danger rôde. «Sport en jeu», série documentaire (1 et 2/6). La Cinquième, 14 h 30.

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publié le 3 janvier 2000 à 22h11

Comment le sport digère-t-il sa médiatisation à outrance? Comment

l'esprit ludique de la compétition sportive peut-il résister au poids sans cesse croissant de l'argent? Ces questions sont au coeur de la série Sport en jeu (1). Le premier reportage du jour, «OM société anonyme» (réalisé avant les récents déboires sportifs de l'équipe), explique pourquoi l'Olympique de Marseille, depuis son rachat par le patron d'Adidas Robert-Louis Dreyfus est désormais moins un club qu'une marque. Le «retour sur investissement» est devenu la priorité et tous les moyens sont bons: supprimer la «glorieuse incertitude du sport» en tentant d'organiser une compétition réservée aux grands clubs, faire pression sur la Ligue nationale pour obtenir une plus grande part de l'argent versé par les télévisions, etc. Et les supporters dans tout ça? Ils sont considérés plus comme acheteurs potentiels des produits OM (l'abonnement à OMTV, les nombreux objets estampillés OM, de la montre à la taie d'oreiller) que comme amoureux d'une équipe ­ le point de vue des associations de supporters, très puissantes à l'OM et vivement opposées à la direction du club, manque d'ailleurs beaucoup au reportage. Et les footballeurs? Devant la caméra de José Vieira, le capitaine, Robert Pirès, reconnaît un peu gêné qu'il se sent parfois «homme-sandwich», voire «esclave plaqué or» de l'entreprise OM" Les rugbymen du Stade français-Casg, à la fois moins payés et moins «pressurés» que leurs cousins footballeurs, n'ont pas ces