Le sevrage annuel et forcé d'Urgences se passe mal? Tout n'est pas
perdu. St Elsewhere devrait vous calmer. A condition tout de même de faire quelques efforts. Car St Elsewhere, série inédite en France, n'est rien d'autre que l'émission qui aurait influencé votre ER préféré. Simplement, elle remonte à un temps (1982) où les caméras filmaient à deux à l'heure, où la détresse se présentait sous la forme d'un long couloir vide et la rage du médecin ulcéré par trop de malheurs et des journées interminables étaient tout intérieure. Oubliez donc les hurlements de sirènes, les portes battantes qui n'en finissent pas de battre, les scènes de ménage ou d'hystérie en plein bloc chirurgie et les dernières facéties forcément bruyantes du gros Jerry. Remplacez ensuite Chicago par Boston, le vaguement bab'Greene par le franchement baba David Morse, Peter Benton par un tout jeune Denzel Washington et Clooney par un bellâtre qui, dès le pilote, a refilé à toutes les filles de l'étage sa gonorrhée. Et ajoutez-y un échantillon de chaque minorité ethnique disponible sur le marché, en commençant par l'anesthésiste hindou qui a tôt fait de faire exploser le vieil interne réac de service. Contemporain de Hill Street Blues, la série policière pionnière de Bochko and Co., St Elsewhere propose son lot d'humanité et de misère, de peines de coeur et d'histoires de cul. Bref, rien que du solide. Et, maintenant, la bonne nouvelle: Téva s'apprête à diffuser, à raisons de deux volets par semaine, l'intégr