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Libération
Critique

Splash. Disney Channel, 19h50.

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publié le 6 janvier 2000 à 22h07

On regrette déjà les Power Rangers. Entre un Godard rossellinien

(Allemagne neuf zéro, Ciné Cinéma 3, 23h05), un Ray crypto-catho (le Roi des rois, Canal Plus Vert, 23h30), un Carné glauque (les Tricheurs, Canal Jimmy 21h05), un Fleischer chantant (Dr. Doolittle, Teva, 21h45), un Hitchcock criard (Frenzy, 22h35, 13e Rue), un étrange Mankiewicz (The Late George Apley, 22h05, Ciné Classics), la consistance cinématographique n'est pas au rendez-vous. A croire que l'industrie du rêve et des jeux vidéo, de la bêtise et des féeries commerciales de fin d'année, du cinéma en un mot, réclame encore son dû. On le lui donnera d'autant plus volontiers que Splash, couillonnerie-sirène du couple Ron Howard-Walt Disney, est idéalement programmé ce soir. Déjà quinze ans que cette histoire de femme poisson traumatisa délicieusement les tout jeunes amateurs d'aquariums tropicaux: Darryl Hannah, blondasse aux gros seins sécurisants, s'y attira l'amour éternel de tous les adolescents retardés du monde civilisé qui les avaient peut-être rêvés plus gros qu'ils n'étaient. Elle ne s'est d'ailleurs jamais débarrassée de ses nageoires en latex et de ses lèvres au collagène, tentant vainement de rivaliser avec une plus virile et plus équivoque Xena, guerrière homérique à la poitrine nettement plus surdimensionnée.

Splash est un film de série pas plus con qu'un autre, dans la lignée de Cocoon et autres produits manufacturés Ron Howard, post-Happy Days, le feuilleton dans lequel il débuta gamin, avec une