A l'heure où le «raver» commence tout juste à s'amuser, la Cinquième
propose à ses parents, tout juste revenus de Castorama, le premier épisode d'Accro, série pédagogique destinée à mieux comprendre les mécanismes et les effets des drogues. Ce petit magazine d'une durée de treize minutes traite ce matin de l'ecstasy, avant de s'attaquer courageusement, le 19 janvier, à 17 h 15, au tabac et à l'alcool, drogues plus institutionnelles, quoique plus meurtrières. Un peu à la manière (modernisée) de feu D'accord, pas d'accord, célèbre pastille de défense des consommateurs dans les années 80, le magazine Accro fonctionne comme une fiche technique audiovisuelle. Serge Hefez, psychiatre spécialiste en toxicomanie, explique d'un ton docte mais informatif la nature du produit, les procédés de fabrication et les différentes implications de son usage. Ainsi rappelle-t-il que l'ecsta est indissociable de l'univers techno («Mais tous les ravers ne consomment pas d'ecstasy», précise-t-il, l'oeil averti), qu'elle appartient à la famille des amphétamines et qu'elle libère la sérotonine, substance de régulation de l'humeur, dans le cerveau. Des interviews très courtes de consommateurs donnent un aperçu convenu de ce qu'elle provoque. «Je sens que le monde m'appartient», explique Frank, 27 ans, avant de raconter les effets secondaires du gobage: «J'avais les mâchoires qui se contractaient.» A l'arrivée, ce premier numéro d'Accro slalome bizarrement entre le ton connivent (trop de consommateurs p