Sa vie, son oeuvre racontent une histoire. Presque l'histoire d'un
siècle (1914-1991) qu'il a défini ainsi parce que «la guerre de 1914 ouvre la possibilité d'une révolution communiste et la chute de l'URSS la clôture». Un siècle écourté, celui «d'une révolution échouée. (") Mais il reste des motifs de lutte, et les solutions restent toujours à inventer», conclut Jorge Semprun, à la fin de ce documentaire exceptionnel. Un tableau où se superposent les portraits du militant et ces événements symboliques (mort de Staline et de Franco, chute du mur de Berlin). Le récit de l'écrivain espagnol, comme pincé d'un brin de magie, parvient à réanimer avec simplicité ce passé, pour le conjuguer au présent. Ce deuxième volet (1945-1991) s'ouvre sur ces images de lendemain de guerre, ces corps des camps de la mort et le procès de Nuremberg. Commence avec le récit de Semprun: 1945, la libération, le retour à Paris, en réalité un passage pour regagner un jour l'Espagne. Puis, en 1953, il y a la mort du petit père des peuples et le retour, après quinze ans d'exil, de Jorge Semprun dans son pays natal. Un périple qui le conduit de Barcelone à San Sebastian où il apprend au moins deux événements majeurs, l'exécution des Rosenberg et les révoltes ouvrières à Berlin. En 1964, Semprun est exclu du PCF. Et pendant longtemps, il a vécu avec ses cauchemars. Il revivait cette scène, ces débats d'une semaine au sein du parti et où, dans un pied de nez à la réalité, il réussissait à convaincre ces ca