Enfance du cinéma, jeux de rôles, immortalité. Après l'éternité
enfantine de Kurosawa et la dernière apparition ratée des Power Rangers, après les rêveries/Disney et les enfants autistes de Cassavetes, le cinéma fait un retour inattendu. Cinéma de l'enfance, enfance du cinéma, un sujet comme un autre, pas plus con qu'un autre, pour commencer vraiment un millénaire qui ne commencera que dans un an: sur M6 (20h50), l'immortalité gamine deHighlander, le glandeur bédé à l'épée Wilkinson, presque reléguée au rang de jeu vidéo, de série fauchée, une manière de Mortal Kombat avant la lettre, à peine moins bête, à peine moins réjouissante. Sur Ciné Classics (00 h 00), Jean-Pierre Cassel, Claude Brasseur, Claude Rich, étonnants en jeunes adultes résistants qui jouent à la guerre pour un vieux gamin du nom de Jean Renoir, dans l'un de ses plus beaux films, le Caporal épinglé. Avec en bonus Jean Carmet, épatant en paysan grognon qui regrette ses vaches plutôt que sa femme infidèle, et Guy Bedos, pour une fois presque attachant. Sur Ciné Classics aussi, belle semaine décidément, un beau jeune homme en blanc, enfant prodige du cinéma, qui s'appelle déjà Orson Welles, s'imagine en séducteur presque mince dans un thriller idéalement égocentré et régressif, la Dame de Shanghai, qu'on détaillera après-demain. Et pour boucler cette soirée «jeux de l'enfance», les deux délires adolescents du jeune Rochant: Aux yeux du monde et Un monde sans pitié (22 h 35, même chaîne), des histoires de vieux