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Libération

Après coup. Perturbation.

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publié le 12 janvier 2000 à 22h01

Et tandis que Philippe de Villiers, lundi soir dans Mots croisés

(France 2), fait son numéro de vierge mazoutée, un léger chuchotement se fait entendre, hors champ, sur le plateau. «Il faut une règle, tonne Villiers, en duplex sur ses terres dévastées. Pollueurs payeurs, pollueurs nettoyeurs! Je suis là pour pousser un cri de civisme"» Le chuchotis augmente. «Psch, pschh, Lepage" et puis psch, pschh, Gayssot"» On croit reconnaître la voix d'Arlette Chabot, puis celle d'Alain Duhamel. Les animateurs de l'émission sont sans doute en train de préparer la suite, comme des majordomes audiovisuels. Ils organisent les interventions, placent les invités ­ Lepage, Gayssot, d'autres ­ dans le dîner politique. La harangue de Villiers passe soudain à l'arrière-plan, dans l'oreille externe, et l'on essaie malgré soi de reconstituer intérieurement le chuchotis, comme un enfant bouche les trous des phrases dans une autodictée. Chabot dit peut-être à Duhamel: «Ça fait deux minutes qu'il parle, l'autre, et y a Lepage qui lève la paluche"» Et Duhamel lui répond sans doute: «Ouais, mais avant c'est au tour de Gayssot" Et puis Kessler veut intervenir pour les assurances"» Que le célèbre duo fasse sa cuisine pendant qu'on parle tempête et marée noire autour de lui, c'est normal. Ce qui l'est moins, c'est qu'on le perçoive ­ qu'on l'entende aussi fort. Le lieu favorise certes l'écho et les effets Larsen: c'est une espèce de temple à colonnades tendu de tissu rouge, haut de plafond, mi-Sorbonne,